Rapport d'Enquête

31ème jour du dixième mois de l'an 37

Cette lettre constitue le rapport faisant suite à mon enquête concernant le culte meurtrier sévissant dans le Royaume. Ce rapport a été remis en double au Guet Urbain, chargé des affaires judiciaires du Royaume, et à l’Eglise de Hurlevent, qui m’a dépêché pour mener à bien cette affaire.

Ma première initiative fut de procéder à une analyse lumineuse du corps de la première victime, récupérée par la Garde, avec l’approbation du Commandant Hellenlicht. Cette analyse a révélé que la femme n’avait point été en contact avec des énergies malfaisantes, rendant quasiment nulle la possibilité qu’elle ait été une véritable « sorcière », entendons ici une pratiquante des arts maléfiques. Cela étant dit, il n’est pas à exclure qu’elle se soit rendue coupable de crimes ou délits dans ses tentatives de les reproduire.

Cependant, suite à mes entretiens avec les proches des victimes connues à ce jour ainsi que les administrations des villages les plus proches des lieux des trois crimes, respectivement dans la forêt d’Elwynn, les Carmines et le Bois de la Pénombre, il est apparu que celles-ci se connaissaient personnellement. D’après les réponses que j’ai obtenues, elles se réunissaient les vendredis et samedis soirs afin de pratiquer des rituels « démoniaques ». En me penchant sur la nature de ces rituels, je suis arrivé à la conclusion que ces rituels n’avaient aucune base réelle et correspondaient plus à de vaines tentatives de pratiquer la magie noire qu’à de réelles invocations. Cela m’a été confirmé après l’étude d’un livre de sorcellerie se trouvant dans la chambre de la dernière victime en date. Ce livre m’a été montré par Dame Olivia de Frances, l’épouse de la dernière victime, destinataire de la lettre écrite par celle-ci et retrouvée sur son cadavre.

Du reste, aucun témoignage n’a permis d’obtenir un signalement concernant les meurtriers.

Il apparaît au final que les trois victimes faisaient autrefois partie d’un groupe nommé le Cercle des Six, qui se réunissait pour pratiquer lesdits rituels. J’ai donc effectué des recherches sur ce groupe, et suis parvenu à localiser les noms et demeures actuelles des membres encore en vie à l'heure où j'écris ce rapport :
-Théodor Castelé
-William Quetsa
-Valentin Franceshi
Tous trois semblent actuellement résider à Forgefer.

Mon enquête m’a ensuite, bien évidemment, mené sur la piste du comte Victor Donoria, un noble présent au château de Hurlevent, mais régulièrement en déplacement. En interrogeant ses gens et proches, je suis parvenu à suivre sa trace jusqu’aux résidences de ses courtisanes favorites. Le retrouver n’a pas été facile, puisqu’il alternait entre les Carmines et Strangleronce.

Lorsque je suis parvenu à m’entretenir avec lui, j’ai appris avec surprise qu’il ne disposait d’aucune véritable information concernant le Culte. D’après lui, et la véracité des propos qu’il tient est à prendre avec une grande méfiance selon moi, après avoir commencé à émettre des soupçons envers l’une de ses courtisanes, la première victime donc, c’est à l’Eglise de la Lumière qu’il s’est adressé.

Je suis donc revenu à Hurlevent afin de me renseigner sur l’arrivée d’un courrier dont il aurait été l’auteur, et une éventuelle prise en charge de ce courrier par l’un des membres de notre clergé. Cependant, j’ai appris qu’aucun courrier de la sorte n’était jamais arrivé à l’Eglise. Cela a donné lieu à trois hypothèses : ou bien il n’était jamais parti, auquel cas le service de poste pourrait se révéler impliqué ; ou bien il a été volé avant d’arriver ; ou bien, et c’est la solution qui m’inquiète le plus, il a été détourné au sein de l’Eglise. J’ai commencé par explorer la seconde possibilité. Pour cela, je me suis rendu à l’office des postes où le comte Donoria avait déposé la lettre adressée à l’Eglise. La lettre a été remise à l’office de Hurlevent, et figurait bien dans le registre des lettres avant distribution, ce qui exclut la possibilité qu’elle ait été subtilisée à ce moment-là. Le messager chargé de délivrer le courrier se nomme Olivier Braul. Il a été attaqué sur le trajet et forcé de remettre l’intégralité du courrier qu’il devait distribuer. De ce que l’on m’a dit, l’agression a eu lieu à l’arrière du quartier nain. Les agresseurs étaient quatre individus vêtus de robes entièrement blanches surmontées de capuches. Tous portaient des pendentifs ornés de croix en bois, et, suite au vol, ils ont fui en griffon dans la direction générale du Bois de la Pénombre.

C’est là que s’interrompt mon enquête, étant donné que je ne dispose pas des moyens de rechercher efficacement les agresseurs sans risquer de les avertir. Je remets ainsi ce rapport, en espérant avoir pu contribuer un tant soit peu à la neutralisation de ce culte meurtrier.

S’agissant d’une affaire concernant l’Eglise, je me tiens bien sûr à disposition afin d’aider à l’interpellation des meurtriers une fois ceux-ci retrouvés, ou, de façon générale, à la suite de l’enquête, avec l’aval bien évidemment du Guet Urbain et de l’Eglise de la Lumière.

Trasah Arrington