Lettre ouverte du Père Eudes.

Ami, fidèle de la Sainte, toi qui lis cette lettre, saches que l’heure est grave.


Notre Église va d’échecs en échecs, et les pires humiliations ne sont pas infligées par d’éventuels ennemis extérieurs, mais par des membres mêmes de notre Église, ou se revendiquant comme tels, qui cherchent à anéantir l’oeuvre des bâtisseurs de notre Majestueuse, mais Humble Église à la Gloire de la Sainte en semant le désordre, la zizanie, et en tentant de monter les fidèles les uns contre les autres, tout en entretenant un climat de défiance vis-à-vis de notre clergé.


Notre Église souffre, voilà que la maison brûle tandis que nous regarderons ailleurs, avec nos coeurs gorgés de haines recuites, de rancoeurs et d’inquiétudes quant à l’avenir.
Pourtant, l’heure n’est pas aux conflits, et je n'accorderai pas une goutte d’encre de plus à ces fauteurs de troubles qui se reconnaîtront.



Notre Église ne peut plus se permettre de fonctionner ainsi, comme un navire à la dérive, dirigé par des marins et des passagers clandestins qui se battent pour reprendre la barre.


Notre Église doit retrouver un guide, quelqu’un qui soit capable de lui donner un nouveau souffle, de la remettre sur la Route qui conduit au coeur des fidèles et à la dévotion la plus pure et parfaite envers la Sainte.

Notre Église a besoin de quelqu’un qui puisse faire la synthèse entre l’ensemble des courants qui la traversent, faire des différences nos forces, et rendre espoir au clergé, puis aux fidèles.
C’est pourquoi je propose humblement ma candidature au poste d'Évêque, tout en plaçant toute ma confiance en la Sainte pour me permettre d’accomplir dignement cette mission, si elle m’en juge digne, ou pour me montrer comment servir celui ou celle qu’elle élira.


Je pense être la personne capable d’apporter un esprit de synthèse dans une Église déchirée par des courants internes, aux buts parfois contradictoires.
Je pense être capable de ramener la paix dans notre Église, et de lui permettre de retrouver ses fondamentaux : Spiritualité, Dévotion, Charité, Ouverture, mais aussi Exigence.


La Spiritualité, car nous devons nous remettre en tête que l’Église, c’est avant tout une communauté de fidèles, tous égaux devant la Sainte, qui doivent l’honorer de leurs prières.


La Dévotion, car c’est en respectant les commandements de la Sainte, tous autant qu’ils sont, que nous pourrons redresser ensemble cette Église.


La Charité, car c’est l’essence même de notre engagement. On ne peut imaginer une Église qui ne fait pas preuve de charité. Maintenons l’égoïsme, le repli sur nous-mêmes hors de nos portes. Nous devons nous battre contre la misère qui sévit en ville !


L’Ouverture, car sans une nécessaire ouverture au monde, l’Église continuera à se condamner à vivre en retard de son temps, sans en mesurer les enjeux les plus importants. Cependant, avoir de l’ouverture ne signifie pas tout tolérer, mais au contraire, pouvoir affronter l’ensemble des événements et nouveautés avec fermeté et dignité.


Enfin, l’Exigence. C’est une autre base de notre engagement. Nous devons tous être irréprochables. Nous devons être des modèles de vertus pour l’inspirer aux fidèles.
C’est uniquement en étant exigeants avec nous mêmes que nous pourrons nous consacrer à la nécessaire purification de cette ville. Citons nos ennemis, la débauche et le vice. Ceux là doivent être éradiqués, car ils sont l’incarnation de la misère.


En définitive, les défis sont immenses, et il faut un nouveau pasteur, qui soit capable de donner un cap sans écraser personne, sans devenir un tyran ou un fainéant, sans se mettre à devenir le grand exécuteur d’une répression impitoyable ou le grand inutile au sein d’une capitale ou le vice grandit, quelqu’un qui puisse rendre à l’Église sa grandeur, et la faire à nouveau resplendir de tous les feux de la Sainte ! Je vous invite à me rejoindre dans ce combat, que nous devons mener ensembles, pour que cessent les querelles d'égo et les divisions.


Ne perdez pas espoir,
Qu’Elle éclaire votre route et guide vos pas.




Père Eudes Bonefoy,
Candidat au conclave.